Équilibre vie personnelle/vie professionnelle: au-delà d’un objectif organisationnel, un changement culturel attendu

Sorte de “tarte à la crème” de toutes les enquêtes sur les conditions de travail, l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est aussi un champ d’étude spécifique. Cet article (en anglais), publié par le Boston College Center for Work & Family, montre comment l’évolution démographique de la population active a eu un impact notable sur la perception de l’articulation vie/travail.

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Davantage de femmes actives, de foyers où les deux parents travaillent, de familles monoparentales et la nécessité de penser l’organisation vie pro/vie perso s’impose petit à petit… Mais aussi, l’idée d’une flexibilité accrue dans l’organisation productive est vue par les entreprises comme un moyen à faible coût de satisfaire une aspiration majeure des salariés : concilier épanouissement familial et développement professionnel.

Dans l’enquête menée auprès des salariés des services financiers de La Banque postale, le fait de pouvoir aménager son temps de travail était plébiscité par un grand nombre de personnes.

Dans les entreprises de transports urbains, les conducteurs de bus apprécient de pouvoir travailler en horaires décalés (tôt le matin-début d’après-midi ou milieu d’après-midi-soirée) pour l’organisation familiale: être ne mesure d’assurer une présence à la sortie de l’école, par exemple. Alors que ces horaires sont reconnus comme ayant un impact sur la santé, les horaires “traditionnels” – 9h-18h – entre souvent en conflit avec les horaires familiaux : déposer les enfants à l’école, les récupérer à la garderie pas trop tard, etc.

Autrement dit, le temps de travail, mais surtout sa répartition et la possibilité de la choisir (toujours la flexibilité) sont au centre de l’idée de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

S’agit-il pour autant d’un changement culturel et sociétal majeur comme l’affirment les chercheurs du Boston College ?

Probablement, si l’on se réfère aux difficultés rencontrées par les managers dans l’appréhension des salariés souhaitant “flexibiliser” leur présence dans les locaux de l’entreprise – ce qui n’est pas toujours synonyme de diminution du temps de travail.

Changement culturel et sociétal aussi en ce qui concerne les possibilités de gardes d’enfant… Si les pays du nord de l’Europe sont souvent vantés  pour la plus grande diffusion des temps partiels, y compris pour des postes à responsabilités… n’oublions pas que le choix de travailler moins y est souvent dicté par le coût exorbitant des crèches. Il revient moins cher à un couple de travailler à temps partiel que de payer 2 jours de crèche supplémentaires !

Parler de flexibilité dans l’organisation familiale et professionnelle, c’est aussi parler de possibilités accrues pour l’accueil des jeunes enfants.

Le sur-mesure est-il toujours possible ?

La réponse est non, c’est évident et il ne s’agit d’ailleurs pas de proposer/permettre à chacun d’aménager sa présence dans l’entreprise au gré de ses besoins… Pour autant, la réflexion collective mérite d’être engagée au niveau des entreprises, des services, des unités de production, parce que ce qui fait la différence, c’est l’engagement des salariés. Et oui, on est certainement plus productif lorsqu’on n’est pas stressé par l’horaire de la crèche ou le coût de la baby-sitter !

 

Image courtesy of Cooldesign / FreeDigitalPhotos.net

 

Sarah Haïlé-Fida

Conseil en analyse des risques psycho-sociaux, gestion des âges et formation.

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